Man Ray
Biographie
1890 | Emmanuel Radnitsky naît le 27 août à Philadelphie (Pennsylvanie) |
1897 | Sa famille s’installe à Brooklyn (New York) |
1903 | Bar Mitzvah |
1904 | Etudes secondaires (high school). Cours de dessin libre et de dessin industriel <A la fin de mes études, j’avais une formation technique complète, quoique élémentaire, en architecture, en mécanique et en calligraphie.» |
1908 | Reçoit une bourse pour étudier l’architecture, mais il y renonce: <Je ne m’intéresse pas à l’aspect extérieur. Je m’intéresse à l’intérieur des bâtiments. Donnez moi de l’espace, de la lumière et de la chaleur, je me débrouillerais avec le reste.» |
1910-1911 | Commence à fréquenter le Ferrer Centre (ainsi nommé à la mémoire de l’anarchiste espagnol). Le centre fonctionne sur des principes libertaires, dispense des cours de dessin, d’aquarelle.<En fait, tout y était libre et gratuit, même l’amour». Il fréquente la galerie ‘291’ d’Alfred Stieglitz et y découvre l’avant garde artistique. |
1911 | S’installe à New York City. |
1912 | Printemps. Se fixe à Ridgefield, dans le New Jersey. Il travaille comme dessinateur publicitaire. |
1913 | Il visite l’Armory Show et y découvre l’avant garde européen, avec les oeuvres de Marcel Duchamp et Francis Picabia. Il peint son premier tableau cubiste : Portrait d’Alfred Stieglitz. |
Rencontre Donna Lecoeur (Adon Lacroix), poète de culture française qui lui fait lire Baudelaire, Rimbaud, Lautréamont, Mallarmé, Apollinaire. | |
Travaille à mi-temps comme dessinateur chez un éditeur de cartes et d’atlas : il y restera jusqu’en 1919. | |
Il tente, avec le poète Alfred Kreymborg de créer une communauté d’artistes à Ridgefield. | |
1913-1914 | Hiver. Rencontre un poète amateur, Hartpence; ce dernier lui présente Daniel, un commerçant aisé qui ouvre plus tard une galerie d’art. |
1914 | Mai. Epouse Adon Lacroix, avec laquelle il vit à Ridgefield. Il a abandonné son nom de famille et s’appelle désormais Man Ray, comme en témoigne le registre de mariage. |
Août. La guerre ayant éclaté en Europe, il doit remettre le projet de se rendre en France avec Adon Lacroix. Il calligraphie les textes d’Adon et les enrichit de dessins et de lithographies. ‘A Book of Diverse Writings’ sera publié l’année suivante. | |
1914-1915 | Achète un appareil de photographie pour reproduire ses tableaux. |
1915 | Septembre ou octobre. Première rencontre, à Ridgefield, de Marcel Duchamp. |
Octobre-novembre : première exposition personnelle à la galerie Daniel : une trentaine de tableaux accompagnés de dessins. Après la fermeture, Arthur J. Eddy achète six toiles pour 2000 dollars. | |
Avant l’hiver. Revient s’installer à New York, Lexington Avenue. | |
1915-1916 | Participe aux soirées organisées chez les Arensberg (Walter et Louis), où il rencontre Charles Demuth, Georges Bellows, Joseph Stella, William Carlos Williams, et les français expatriés, Marcel Duchamp, Francis Picabia, Edgar Varèse, Jean Crotti. Avec Marcel Duchamp, il participe aussi au mouvement Dada New-Yorkais. |
1916 | Avant l’hiver. Déménage pour la vingt-sixième rue, près de Broadway. Peint The Rope Dancer Accompanies Herself with Her Shadows (La Danseuse de corde s’accompagne de ses ombres ) . |
1916-1917 | Revolving Doors : «Des collages montés sur un axe, avec des gonds, de sorte qu’on pouvait les tourner et les regarder l’un après l’autre.» |
1917-1920 | John Quinn (et Roché ?) l’engage pour photographier des oeuvres d’art qu’il possède ou qu’il a l’intention d’acheter. |
1917 | Peint Suicide, une des premières aérographies.» Résultats étonnants; on aurait dit de la photographie, quoique les sujets eux-mêmes n’eussent rien de photographique». Premier «cliché verre». |
1918 | Ferdinand Howall commence à collectionner l’oeuvre de Man Ray. Reprise de La Danseuse de corde en aérographie. |
1919 | Rompt avec Adon. |
La volière, aérographie. | |
1920 | Correspond avec Tristan Tzara. Dessine son premier jeu d’échecs. |
Photographies en collaboration avec Marcel Duchamp. | |
Essaie de tourner avec Marcel Duchamp un film anaglyphique – en relief – à deux caméras. | |
29 avril signe, avec Marcel Duchamp et Katherine Dreier, l’acte constitutif de la «Société anonyme Inc.» (Museum of Modern Art). | |
1921 | 7-26 mars. Philadelphie (Pennsylvanie). Gagne dix dollars pour Le Portrait d’un sculpteur (Berenice Abbott) au concours de photographies de John Wanamaker : 15th Annual Exhibition of Photographs. |
Tourne un film avec Marcel Duchamp : ‘Madame la Baronne Elsa von Freytag Loringboven se rase le pubis’. | |
21 juin. Marcel Duchamp quitte New York pour Paris. | |
juillet. Reçoit de l’argent de sa famille et 500 dollars de Ferdinand Owald pour se rendre à Paris. | |
14 juillet. arrive à Paris. Marcel Duchamp l’introduit auprès des Dadaïstes. | |
Août. Vit dans une chambre sous les toits, 22 rue de la Condamine, chez Yvonne Chastel. | |
Rencontre Paul Poiret. | |
Octobre. Rencontre Jean Cocteau qui l’introduit auprès de ses nombreuses relations. | |
A partir de novembre. Nombreux portraits biographiques. | |
Vers Novembre. Première rayographie. | |
Rencontre Satie au vernissage de l’exposition à la Galerie des Six ; en sa compagnie il réalise Cadeau, fer à repasser hérissé de clous. | |
Recherches optiques avec Marcel Duchamp qui aboutiront à’ Anémic Cinéma’. | |
Rencontre Kiki. | |
Novembre ou décembre. S’installe à l’Hôtel des Ecoles, rue Delambre, à Montparnasse. | |
1922 | Nombreux portraits, parmi lesquels ceux de Gertrude Stein, Georges Braque, James Joyce, Jean Cocteau… |
Travaille pour les éditeurs parisiens d’ouvrages en anglais. Photographies de couvertures pour les revues Mecano, The little Review, Ma, Les Feuilles libres, Aventura. | |
Devient photographe de mode pour les collections de Paul Poiret. | |
Janvier. Tristan Tzara vient habiter l’hôtel des Ecoles. | |
10 janvier. Ouverture du Boeuf sur le toit. Des photographies de la «bande à Cocteau» y sont accrochées. | |
Février. se rend probablement avec Francis Picabia à Saint Raphaël. | |
17 février. Man Ray signe la résolution proposée par Tristan Tzara contre le Congrès de Paris d’André Breton. | |
Juillet. Loue un atelier au 31bis rue Campagne Première. | |
Mi-octobre fin novembre. Malade, garde la chambre. | |
18 novembre. A la demande de Jean Cocteau, il va prendre une photographie de Marcel Proust sur son lit de mort. Réalise son premier film ‘Retour à la raison’. | |
1923 | «En 1923, j’étais un photographe établi» |
Prend Berenice Abbot comme assistante jusqu’en 1926. | |
6 juillet. Son film ‘Retour à la raison’ est présenté au cours de la soirée du Coeur à Barbe au théâtre Michel. | |
Dudley Murphy propose à Man Ray de tourner un film. le projet échoue et Murphy convaint Fernand Léger de réaliser ‘Ballet mécanique’ dont une partie de la photographie est de Man Ray. | |
Novembre. A Montparnasse, ouverture du Jockey, où se produit Kiki. | |
Décembre. Marcel Duchamp s’installe à côté de Man Ray à l’Hôtel Istria, 29 rue Campagne-Première, . | |
1924 | Automne. Partie d’échecs avec Marcel Duchamp filmée dans Entracte de Francis Picabia et Renée Clair. |
Monographie de Georges Ribemont Dessaignes, Man Ray (Gallimard). | |
1925 | Avril. Exposition des Arts Décoratifs. Man Ray photographie la section de haute-couture. |
Mai. Les éditions française et américaine de Vogue publient ses photographies de mode. | |
1926 | Mai. Tourne ‘Emak Bakia’ à l’exposition de la «Société Anonyme» au Brooklyn Muséum. |
‘Anémic cinéma’ avec Marcel Duchamp et Marc Allégret. | |
1928 | 13 mai. Studio des Ursulines. Première de ‘L’Etoile de mer’, film réalisé par Man Ray sur un poème de Robert Desnos. Le film tient l’affiche jusqu’en décembre au moins. Figure aussi au programme ‘L’Ange Bleu’. |
1929 | Biarritz. Lee Miller deviendra son assistante, jusqu’en 1932. |
Octobre. Projection des ‘Mystères du Château du Dé’ au studio des Ursulines | |
1930 | Eté. Bal blanc chez la Comtesse Pecci-Blunt. Avec l’aide de Lee Miller, il projette sur les habits blancs des invités les images d’un film colorié à la main. |
1933-1934 | A l’heure de l’observatoire, les amoureux. |
1933 | Voyage à Hambourg. |
Eté. Rejoint Marcel Duchamp et Mary Reynolds à Cadaquès. Ils iront ensuite à Barcelone. A Cadaquès, il rencontre encore Dali et Gala. | |
1936 | S’installe rue Denfert Rochereau. Par la suite achète aussi une petite maison à Saint Germain-en-Laye. |
Liaison avec Adrienne (Ady). | |
Passe ses étés dans le midi, à Mougins : lui et Adrienne, Paul Eluard et Nusch, Roland Penrose et Lee Miller, Pablo Picasso et Dora Maar, plus l’Afghan Kaslek. | |
Fin de l’année. Se rend trois mois à New York, pour une revue de mode. | |
1937 | Tourne son dernier film (en couleur) avec Picasso et Paul Eluard. |
Loue un appartement à Antibes « pour se consacrer le plus possible à la peinture »). | |
1938 | Peint Le Portrait imaginaire de D.A.F. de Sade. |
1940 | Mai-Juin. Man Ray quitte Paris avec Adrienne. |
Fin juin-début juillet. Retour à Paris. Départ pour New York via Lisbonne. | |
Arrivée à Hollywood. Fait la connaissance de Juliet Browner. | |
1941 | S’installe. Le Château aux Fleurs d’abord, puis, très vite, dans un grand atelier à Vine street. |
Refait des oeuvres (La Fortune II, The Woman and Her Fish II…), dont certaines fort anciennes, telles the revolving Doors. | |
1944-1946 | Hans Richter réalise ‘Dreams That Money Can Buy’ : six rêves sur des scénarios de Calder, Duchamp, Ernst, Léger, Man Ray, Richter, avec des musiques de Varèse, Cage, Bowles, Milhaud, Laatouche. |
Richter demande à Man Ray de tourner une des séquences du film. Man Ray refuse et lui envoie un scénario, ‘Ruth, Roses and Revolvers’. | |
1946 | Man Ray fait une conférence sur le surréalisme. «A cette fin, je construisis un objet qui serait une illustration de l’acte surréaliste». A la fin de la conférence, il organise une loterie et donne l’objet au gagnant. |
Double mariage, à Beverly Hills, de Man Ray avec Juliet Browner et de Max Ernst avec Dorothea Tanning. | |
Fait la connaissance de Bill Copley. | |
1947 | Eté. Voyage éclair à Paris, avec Juliet. |
Début de l’automne. Retour en Amérique | |
1948 | Peint la série ‘Shakespearean Equations’, d’après les photographies d’objets mathématiques prises dans les années trente et rapportées à l’occasion du voyage à Paris. |
Décembre 1948. Il les expose dans la galerie de Bill Copley, à Beverly Hills. | |
1950 | Photographie Ava Gardner |
1951 | Mai. S’installe dans un atelier, rue Férou à Paris. |
Eté-Hiver. Reprend la peinture. Fait des expériences de photographie en couleurs. | |
1958 | Série des ‘Natural Paintings’. |
1961 | Médaille d’or pour la photographie à la Biennale de Venise. |
1966 | Cinquantenaire de Dada. |
1967 | Salute to Man Ray, American Center, Paris. |
1968 | Marcel Zerbib exécute des multiples de 13 oeuvres de Man Ray (1918-67). |
1971 | Deux rétrospectives : Musée Boymans van Beuningen (Rotterdam). Galeria Schwartz (Milan) : 225 oeuvres 1912-1971. |
1974 | Andy Wharol lui dédie une série de tableaux et de sérigraphies. |
L’image du métronome (‘Objet à détruire ? Objet indestructible?’) est utilisée par le parti social-démocrate de Hambourg, au cours de sa campagne électorale « comme un emblème de vigilance et de discernement » (R. Penrose, ‘Man Ray’). | |
1976 | 18 novembre. Man Ray meurt à Paris. |
Bibliographie
1915 | 31 mars. Parution de ‘The Ridgfield Gazook’, 4 pages rédigées, écrites a la main et dessinées par Man Ray. |
1917 | Avril-Mai. Participe à la revue ‘The Blind Man’ (l’aveugle). |
1919 | Mars. Publie le seul et unique numéro de ‘TNT’, revue de tendance anarchiste. |
1921 | Avril : publie avec Marcel Duchamp ‘New York Dada’. |
Septembre. Signe »L’oeil Cacodylate » : «Man Ray, directeur de mauvais moovies». | |
1922 | Décembre. Parution des ‘Champs Délicieux’ : 12 rayographies, préface de Tristan Tzara, 40 exemplaires. (Société Générale d’imprimerie). |
1924 | Juin. ‘Littérature’ publie Le Violon d’Ingres. |
1926 | Publication de ‘Revolving Doors’. 10 pochoirs reproduisant les collages de 1916-1917. |
1927 | Septembre. Signe «Hands off love» en faveur de Charlie Chaplin, dans ‘La Révolution surréaliste’. |
1928 | Publie dans ‘Vu’ (26 septembre 1928) un reportage photographique sur les grandes industries lorraines. |
1929 | Publication de ‘1929’, poèmes de Louis Aragon et Benjamin Péret illustrés de quatre photographies pornographiques de Man Ray. L’ouvrage est saisi. |
1931 | ‘Electricité’,. portfolio de 10 rayographies, préface de Pierre Bost (Compagnie de distribution d’électricité, Paris). |
1934 | ‘Photographies,1920-1934’. Préface et photographies de Man Ray, textes de Paul Eluard, André Breton, Marcel Duchamp et Tristan Tzara.(Cahiers d’Art, Paris. |
Rééditions : 1979, Dover publication Inc., New York et 1980, Shirmer/Mosel, Munich). | |
1935 | Publication de ‘Facile’ : 13 photographies et poèmes de Paul Eluard (Editions G.L.M. Paris). |
1937 | ‘La Photographie n’est pas l’art’, 12 photographies, préfacé par André Breton (Editions G.L.M., Paris). |
1948 | ‘Alphabet for Adults’, un album de dessins (Copley Galleries, Beverly Hills). |
Deux textes de Man Ray ‘To Be Continued Unnoticed’ à l’occasion de l’exposition des ‘Equations shakespeariennes’. |
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1958 | Collabore au catalogue ‘Dadamade’. |
1963 | ‘Portrait’. Préface de L. Fritz Gruber (Signert Mohn Verlag. Güttersloh, R.F.A.). |
Publication de son autobiographie, ‘Autoportrait’ -‘Self Portrait’- (Little Brown and Co., Boston; André Deutsh, Londres). |
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Nouvelle édition : ‘Self Portrait’, préface de M. Foresta (Graphic Society Book, New York). | |
1970 | ‘Mr and Mrs Woodman’. Préface et 27 photographies de mannequins de bois de Man Ray (Editions Unida, La Haye). |
Filmographie
Films réalisés par Man Ray | |
1923 | «Le retour à la raison / The Return to Reason» 3 minutes, 35mm |
1926 | «Emak Bakia» 22 minutes, 35mm |
1928 | «L’Etoile de mer / The Star of the Sea» 20 minutes, 35mm |
1929 | «Les Mystères du Château du Dé / The Mystery of the Château of the Dice» 25 minutes, 35mm |
Séquences tournées par Man Ray
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1930 | «Autoportrait» (c.1930), 8 minutes, 9,5 mm |
«Courses Landaises» (c.1930), 9 minutes, 16 mm et 9,5 mm | |
1937 | «La Garoupe» (c.1937), 11 minutes, 16 mm |
ND | «Deux femmes» (n.d.), 3 minutes, 16 mm |